Le moment où l'on constate le vieillissement et la fatigue
inévitable d'un bateau est celui de la préparation à
l'hivernage. C'est pour moi le meilleur moment pour
en faire l'entretien ainsi que quelques réparations. Il vaut
mieux s'y employer avant l'hivernage pour avoir tout
le temps de trouver les matériaux qui correspondent exactement
au soin que l'on a à effectuer (il faut parfois le commander). Le
maître voilier (chez qui on enverra les voiles) aura tout l'hiver
pour les réparer et ce sera pour lui plus facile car au début
de la saison et même au milieu il risque d'être débordé.
Les dériveurs du style du 420 ont une préparation
à l'hivernage très simple, mais il faut quand même
la faire.
La coque :
La coque devra être complètement
dessalée à grand eau et avec une éponge. On peut utiliser
des produits comme ceux pour laver le sol, par exemple.
Les 420 qui ont quelques années possèdent
quelques parties en bois (le liston, le brise lame, la fausse quille),
celles-ci devront aussi être nettoyées à l'eau puis,
si le besoin
s'en ressent, elles devront être revernies avec un vernis
anti UV. Pour ma part, je n'utilise pas de vernis car je trouve qu'il ne
tient pas assez longtemps, je préfère utiliser du "Bondex"
ou d'autres lasures pour extérieur.
Une fois l'entretien fait, la coque sera posée
à l'envers (pour ne pas que des enfants puissent jouer dedans) sur
des pneus et sous un hangar, au pire sous une bâche. L'aire devra
pouvoir circuler sous la coque afin qu'aucune moisissure ne se developpe.
La dérive et le safran :
Il faut faire une inspection de ces deux parties pour vérifier qu'elles ne comportent pas de fissures, sinon il va falloir penser à les changer. Si ce n'est pas le cas, il faut procéder exactement comme pour les parties en bois qui se trouvent sur la coque. En plus, il est bon de retirer leur axe pour vérifier qu'il n'y a pas d'usure anormale à ce niveau. Étant donné que les axes sont souvent des tiges filetées, il faut insérer entre elles et le perçage de la dérive et du safran un morceau de tuyau qui leur évitera d'être rongés. Au remontage, on peut ajouter de la graisse siliconée ou de la graisse à base de suif pour favoriser le glissement.
Le mât :
Le mât doit être rincé à
grande eau puis toutes les parties en inox devront en être écartées,
car celles-ci risquent de provoquer des électrolyses sur l'aluminium
du mât.
C'est aussi le moment d'en faire le tour,
vérifier les haubans et tous les réas. Si besoin est, il
faudra les débloquer avant qu'ils ne deviennent ovales, puis les
graisser à l'aide de graisse au silicone. Il ne faut pas oublier
de vérifier les drisses, surtout au niveau de la liaison entre leurs
parties métalliques et leurs parties tressées.
Avant de le stocker, il est préferable
de l'enduire de suif.
Son stockage se fera sur trois tréteaux
et sur sa gorge. Il ne faut surtout pas le poser sur le côté
car il risque de définitivement se déformer.
Les voiles :
Si les voiles n'ont pas trop souffèrent, elles n'auront peut-être pas besoin de passer dans une voilerie, mais il faudra quand même les faire baigner une bonne heure dans de l'eau avec un produit doux comme les savons pour laine. Puis elles seront pliées et rangées dans un endroit qui ne sera pas humide.
Les taquets :
Il faut débloquer les taquets, les dessaler puis les graisser toujours avec de la graisse siliconée. Il se peut que parfois les ressors soient à changer.
Tout le reste :
Le reste, c'est-à-dire les bouts, les brassières, les combinaisons, etc., devront subir le même traitement que les voiles.