LA  NAVIGATION

Notion de direction du vent :

La première question à se poser est : d'ou vient le vent ?
Pour le trouver, il faut se servir de tout ce qui peut nous être utile, par exemple : la girouette du bateau, les penons (morceaux de tissu fixé aux haubans), les voiles qui faseyent et même le vent sur la peau, etc.
Le sens du vent et les divers "routes" prises déterminent les allures dans lesquelles on va naviguer. Le vocabulaire se rapportant à ces dernières est important car il est utilisé en permanence dans mes explications mais aussi dans tous autres manuels de navigation et par toutes les personnes initiées avec qui l'on peut parler de notre loisir.
Dans la plupart des schémas de navigation que l'on peut trouver, ici ou ailleurs, le sens du vent est représenté par une ou plusieurs flèches.
 
    1 - Toutes les allures qui se trouvent dans la partie verte sont dites "tribord amure", cela signifie que le vent vient de la droite par rapport à l'axe longitudinal du bateau.
2 - Toutes les allures qui se trouvent dans la partie jaune sont dites "bâbord amure", cela signifie que le vent vient de la gauche par rapport à l'axe longitudinal du bateau.
3 - Le vent de bout n'est pas considéré comme une allure car le bateau ne peut pas évoluer dans cette zone, sa direction est trop proche du vent.
4 - Le près est l'allure dans laquelle le bateau peut évoluer le plus près du vent.
5 - Le bon plein et le petit largue sont des allures plus rapides que le près. Pour rallier un point qui se trouve très près du vent, il n'est pas nécessaire de naviguer au près serré, il est parfois plus judicieux de se metre au bon plein, car l'on parcourra plus de chemin qu'au près, mais à une vitesse supérieure, ce qui peut faire gagner du temps sur le trajet.
6 - On parle de vent de travers lorsque le vent est perpendiculaire à l'axe du bateau.
7 - Le largue, grand largue et vent arrière sont des allures portantes, elles sont nommées ainsi car la marche du bateau se rapproche du sens du vent. Contrairement à certaines idées reçues, le vent arrière n'est pas l'allure la plus rapide. Il est préférable de tirer des bords de largue qu'un seul bord de vent arrière ; tout comme le bon plein par rapport au près.

Le réglages des voiles :

1 - Au près, les voiles doivent être bordées à la limite du fasseyement, ceci n'est pas toujours possible à obtenir car entre le foc et la grand-voile, il y a un courant d'air qui fait faseyer le guindant de cette dernière. Une technique qui permet ce réglage est de choquer puis reborder les voiles pour vérifier que l'angle entre celle-ci et le vent n'a pas varié.
2 - Au bon plein, le réglage s'obtient comme au près.
3 - Au petit largue, les réglages se font comme pour les deux précédentes allures.
4 - Au travers, c'est toujours pareil.
5 - Au largue, les voiles commencent à faire un angle plus important avec le vent. Elles commencent à se rapprocher de l'angle perpendiculaireavec celui-ci.
6 - Au grand largue, les voiles sont perpendiculaires au vent.
7 - Au vent arrière, les deux voiles sont perpendiculaires à celui-ci et il vaut mieux faire passer le foc sur l'autre amure pour qu'il ne soit pas couvert par la grand-voile.

Le virement de bord :
 
  Pour virer, le bateau doit se trouver au près. Si l'on juge qu'il n'a pas assez de vitesse, il vaut mieux passer au bon plein.
La première chose à faire pour le barreur est d'annoncer à haute voix "parer à virer ?", l'équipier devra répondre, quand il sera prêt "parer !".
Le barreur lofera énergiquement (remontera vers le vent). Le bateau va se mettre à pivoter et les voiles à faseyer.
Il est préférable de garder les écoutes bordées, sauf en cas de problème.
L'équipage devra faire attention à l'équilibre du bateau (le garder à plat) pendant tout le virement, sans pour autant paniquer ni se précipiter.
Le barreur qui surveille en permanence les voiles devra redresser la barre dès que le foc aura repris de l'air, car autrement il risque de trop abattre (s'éloigner du vent).
L'équipage regagnera sa place et refera un réglage plus fin des voiles.
Il se peut que le virement échoue pour divers raisons. Il n'est pas rare que le bateau reste bout au vent sans que l'on puisse profiter de son inertie pour le replacer dans le lit du vent. Il faudra alors border le foc avec l'écoute du côté opposé à celui où l'on veut aller. Il ne faut pas s'inquiéter si le foc se gonfle dans le mauvais sens (à contre) et attendre que le bateau puisse à nouveau regonfler ses voiles ; à ce moment, l'équipier devra border l'autre écoute de foc afin que le bateau puisse avancer correctement. On devra alors reprendre de la vitesse pour recommencer la manoeuvre.
La petite animation qui se trouve ci-desus donne une idée de ce qu'il faut faire pour rallier un point qui se trouve complètement au vent (au niveau de la flèche par exemple).
Cette technique qui consiste à enchaîner quelques virements de bord s'appelle tirer des bords ou louvoyer.

L'autre grande manoeuvre de ce type s'appelle le virement lof pour lof. Il est plus souvent nommé empannage, ce qui n'est pas très juste, car ce dernier est un virement lof pour lof involontaire (attention les têtes !).

Le virement lof pour lof :
 
  Pour virer lof pour lof, le bateau doit se trouver au vent arrière ou au grand largue.
Le barreur commencera à annoncer "parer à virer lof pour lof ?", l'équipier répondra "parer !", alors le barreur commencera à abattre, au passage au vent arrière le foc passera de lui même sur l'autre amure. On aidera la bôme à changer de côté à l'aide de l'écoute. Cette dernière devra être partiellement bordée pour ne pas aller cogner dans les haubans car la bôme va à la vitesse du vent.
Puis les voiles devront être réglées par rapport à la nouvelle allure obtenue. Comme pour le virement de bord, l'équipage devra s'occuper de l'équilibre du bateau (il doit être à plat sur l'eau).

Le départ :
 
  1- Le bateau devra être positionner de la meilleure façon possible pour partir. Si un danger est en vu, il faut penser que le bateau aura toujours une tendance à dériver dans le sens opposé à celui du vent.
Dans le cas ci-contre, le bateau blanc est le mieux situer pour prendre un bon départ car il a moins le risque que les autres d'aller se cogner aux rochers du bas.
2- Une fois le bateau positionné, l'équipier devra monter à bord, pour s'occuper en priorité de la dérive. Il devra la descendre au fur et à mesure que le bateau s'éloigne du bord, le tout en s'occupant de régler le foc.
3- Comme pour la dérive, la lame du safran devra être légèrement descendue afin que le bateau soit maniable dès le départ. Le barreur devra pousser franchement celui-ci tout en tenant la barre droite, en montant à bord, en surveillant la trajectoire, en saisissant l'écoute de grand-voile pour la régler et enfin en descendant le reste du safran. Il faut toujours penser que pour amorcer un virement de bord ou une remonter au vent, le bateau doit toujours avoir de la vitesse, donc dès le départ le but est d'en gagner.

Le retour :
 
  1- Pour le retour, il faut retirer le bout de la dérive de son taquet et la faire remonter en suivant l'évolution de la profondeur.
2- Quand on le jugera possible, il faudra choquer les voiles pour rentrer en profitant de l'inertie du bateau. Il vaut mieux utiliser cette technique car une arrivée à pleine vitesse risque de l'endommager.
3- Le barreur qui aura laissé suffisamment d'espace entre la côte et le bateau, devra lofer et le placer bout au vent pour l'immobiliser. Ceci pendant que l'équipier se mettra à l'eau à son vent, pour aller saisir l'étai. Il ne faudra pas oublier le laisser le safran libre mais toujours dans l'eau, avant d'effectuer cette manœuvre.

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